Dans notre scénario, la consommation de poisson baisse. La ressource mondiale stagne depuis vingt ans, les stocks de poissons ne sont pas en bonne santé et la population croît. Nous sommes incapables d'augmenter la ressource mondiale, il va falloir la partager. Or la France importe les deux tiers de ses poissons. Je ne vois pas pourquoi elle bénéficierait plus que d'autres pays des stocks, au motif qu'elle a les bateaux et les technologies. De son côté, l'aquaculture fait de gros chiffres, mais pour l'essentiel dans la carpe en Chine, et elle est assez nocive : l'élevage des crevettes, par exemple, détruit la mangrove.
Enfin, les poissons carnivores concentrent la pollution par les métaux lourds et les pesticides, au point que l'ANSES recommande aux femmes enceintes de varier les poissons. À la limite, il ne faudrait plus manger de poissons carnivores.
La pêche représente 8 % de nos protéines, et des vitamines que l'on ne trouve pas ailleurs. Dans tous les scénarios d'optimisation nutritionnelle, la part du poisson augmente car c'est un aliment de choix. Mais nous avons fait diminuer la consommation de poisson, parce que nous estimons que les ressources halieutiques, même bien gérées, seront limitées en 2050.