Vous l'avez dit, les prochaines années vont être terribles : dans la mesure où la ressource médicale n'est pas extensible, on va donc gérer la pénurie. D'où ma première question : pourquoi en est-on arrivé là ? Pourquoi, depuis vingt ans, il n'y a pas eu une prise de conscience collective, alors même que vous gérez les cursus, et que les évolutions de pratiques vous sont connues ? Le constat est accablant pour l'offre de santé.
Ma deuxième question portera sur votre vision du numerus clausus. Faut-il le supprimer, comme certains le disent ? Si on choisit plutôt de l'augmenter, quelle est notre capacité de formation ? Enfin, faut-il le régionaliser ?
Ma troisième question porte sur les infirmières de pratique avancée, que vous venez d'évoquer. Comment faire en sorte de résoudre les difficultés qui se posent, et qui sont liées à des questions de délégation et de répartition de tâches ? Êtes-vous prêts à établir une liste très précise d'actes que l'on pourrait répartir entre les professionnels de santé, l'infirmier ou l'infirmière de pratique avancée devenant, en quelque sorte, la tour de contrôle du système ?
Ma quatrième question porte sur les fameux contrats d'engagement de service public (CESP). Pourquoi sont-ils aussi peu nombreux ? Pourquoi tant de renoncements, d'abandons en cours, ou de rachats à terme ? La généralisation des CESP pendant quelques années, comme cela se fait dans d'autres grands corps de l'État, ne permettrait-elle pas de fidéliser les professionnels de santé, d'améliorer l'attractivité de la profession, et de pallier le plus rapidement possible ce déficit ?