Non. Je pense à l'exemple, déjà très ancien, des Instituts de préparation aux enseignements de second degré (IPES) : on pouvait se préparer à devenir enseignant tout en étant rémunéré par l'État, en contrepartie d'un engagement de dix ans. Ce dispositif a très bien fonctionné à une époque où l'on cherchait des enseignants. Nous avons d'ailleurs la même problématique à l'heure actuelle, comme Jean-Michel Blanquer l'a souligné hier.
Le CESP permet d'échapper aux ECN : selon son classement, on n'obtient pas nécessairement la formation et la région que l'on souhaitait, alors que le CESP apporte la garantie de rester à la maison, dans la région où l'on est formé. Même si je suis bien conscient qu'il ne s'agit pas d'une mesure de court terme, mais de moyen ou de long terme, à l'issue des formations, ne faudrait-il pas généraliser les CESP dans les régions les plus sous-dotées, pendant une phase transitoire de rattrapage ? Ne serait-ce pas un facteur complémentaire d'attractivité ? Tout le monde n'a pas accès aux études médicales, contrairement à ce que l'on peut croire. Quand on est loin d'une ville de fac, il y a des difficultés matérielles. J'ai une certaine expérience de cette question dans ma région.
Nous rencontrons un problème politique majeur, qui est l'accès aux soins, dont vous avez la responsabilité. Comme vous l'avez très bien dit tout à l'heure, les pouvoirs publics peuvent s'appuyer sur trois pieds : l'assurance maladie et l'État, les professionnels de santé, que l'on ne peut pas écarter du système, enfin les collectivités territoriales. En ce qui concerne ces derniers acteurs, il faut quand même souligner que la loi leur a conféré peu de responsabilités – sauf lorsque la loi de 2004 a confié la formation paramédicale aux régions. Sinon, les collectivités agissent par défaut. Aucune compétence particulière ne leur a ainsi été donnée par la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République, dite loi NOTRe.