Nous sommes prêts à soutenir le développement des CESP sans limite : un nombre est fixé chaque année, mais je suis prête à l'augmenter. C'est un dispositif que j'estime positif pour beaucoup de raisons. Il n'y a pas de logique de contingentement et nous répondrons tout à fait positivement si des régions ou des territoires souhaitent s'investir encore plus dans cet outil, dans la limite des zones sous-denses. Il faut résister, en effet, à la pression visant à remettre en cause le lien avec le zonage. J'ai fait l'objet de nombreuses interventions lorsque je dirigeais une ARS : on me demandait de faire des efforts au motif que l'on se trouvait juste à côté d'une zone sous-dense et que le jeune concerné risquait, sinon, de quitter la région… Si l'on commence à revenir sur les critères, il y aura toujours des zones plus attractives que d'autres.
Mon inquiétude est liée à un autre sujet : je pense que si l'on généralise les CESP, comme vous le suggérez, cela conduira beaucoup plus de jeunes à ne pas choisir la médecine générale, afin d'échapper à une installation dans des territoires où ils ne souhaitent pas exercer, et les études de médecine risquent aussi de perdre en attractivité. Certains jeunes ne voudront peut-être pas s'inscrire dans un dispositif qui, à terme, ne leur permettra de s'installer que dans certaines zones ou certains territoires, lesquels ne sont pas nécessairement ceux où ils ont envie d'aller. Il faut bien mesurer cette difficulté.