Je vous remercie d'avoir mis l'accent sur le dispositif « passerelle ». Cet accompagnement des étudiants en médecine au niveau du troisième cycle, qui vise à faciliter leur insertion directe dans l'offre de soins, en médecine de ville, est en effet un élément tout à fait important. Nous avons été absolument convaincus par la visite que nous avons faite à Nancy, où le dispositif est mis en oeuvre dans la faculté, sur le lieu de formation, avec le concours du conseil départemental de l'ordre des médecins et de l'ARS. C'est un dispositif partenarial qui a l'air de marcher très bien – il y a une personnalisation du suivi. Les étudiants que nous avons rencontrés avaient l'air particulièrement convaincus.
Vous avez tout à fait raison en ce qui concerne la simplification des frontières. Vous avez évoqué le problème qui se pose entre Soissons et Reims, et nous savons qu'il y en a d'autres, par exemple entre Poitiers et Nantes – c'est un cas que nous avons récemment eu à traiter. Nous sommes tout à fait conscients de la situation et nous sommes en train de la faire évoluer.
Pour la médecine générale, c'est une spécialité récente, je pense que vous en êtes conscients. La discipline de médecine générale a en effet été créée en 2004 et s'est constituée progressivement dans sa composante d'exercice et dans sa composante universitaire avec le soutien des différents gouvernements. Je pense que l'attractivité de la médecine générale s'est singulièrement accrue ; elle n'est plus choisie par défaut par de nombreux professionnels grâce, en particulier, à de nouveaux dispositifs comme la possibilité d'encadrer les étudiants en ville. Il ne s'agit pas seulement d'offrir la possibilité de s'installer là où on a fait son stage, mais de revaloriser le métier pour l'encadrant qui maintient ainsi un lien avec l'université. Nous entendons également développer l'exercice mixte entre la ville et l'hôpital, je pense à des dispositifs comme « assistant partagé » que nous sommes en train de promouvoir.
Actuellement, près de 40 % des postes sont attribués à la médecine générale, taux que nous souhaitons augmenter.
Il reste certes des progrès à réaliser en matière d'attractivité pour la médecine générale et pas seulement en ce qui concerne les rémunérations mais les conditions d'exercice. L'avenir, c'est vraiment l'exercice de la médecine générale non pas isolément mais au sein d'équipes où les médecins généralistes disposent de fonctions support pour organiser avec leurs collègues paramédicaux les parcours de soins au sein des territoires, pour dialoguer avec les hôpitaux, trouver des solutions aux problèmes médico-sociaux et aux problèmes sociaux de leurs patients.