Je veux revenir sur un élément signalé par notre collègue Lachaud : l'absence de ce qui devrait être le sujet participatif, actif, impliqué, de ce débat constitutionnel, c'est-à-dire le peuple, les citoyens et les citoyennes, au nom de qui nous légiférons et discutons mais à qui nous n'avons pas donné largement la parole. J'en veux pour preuve la manière dont a été reçue l'initiative de l'association Les Lucioles, qui mène depuis plusieurs mois des débats sur la Constitution. Son projet extrêmement ambitieux et intéressant rassemble aujourd'hui des citoyens et des citoyennes membres d'associations de quartier. Il s'agit de se pencher sur le texte constitutionnel et de porter leur compréhension et leurs revendications. Cette association s'est adressée à la commission des Lois pour intervenir dans le débat et présenter aux parlementaires ce travail de plusieurs mois, mais elle a reçu une fin de non-recevoir, qui a été mal comprise par ces citoyens et citoyennes. Pour moi, et pour elles et eux, vous en conviendrez également, c'est à la fois exemplaire et caractéristique de cette manière de prendre le débat à l'envers.
Je pense que nous aurons l'occasion d'y revenir. Notre groupe défendra un certain nombre d'amendements pour que les citoyens et citoyennes soient des acteurs et pas simplement des sujets du débat démocratique.
Je vous appelle cependant, chers collègues, à profiter de la possibilité que nous avons d'entendre ces personnes après-demain jeudi, à quatorze heures, au premier bureau du palais Bourbon, et d'échanger avec elles. Cela me semble être une manière responsable et ouverte que d'avoir ces débats et d'entendre la parole des citoyens et des citoyennes.