Faire l'effort intellectuel de féminiser la Constitution n'est pas inutile. Je vous invite à lire les travaux du Haut Conseil à l'égalité entre les hommes et les femmes dont la proposition de réécriture de la Constitution est intéressante – hormis, peut-être, la maladresse qui consiste à vouloir remplacer, dans la devise républicaine, « fraternité » par « adelphité ». Il me semble en effet de bon sens de conserver « Liberté, égalité, fraternité ».
Pour l'anecdote, soucieux de son éducation civique, j'ai donné à lire à ma fille de huit ans le titre II de la Constitution. Elle n'y a pas compris grand-chose, mais elle m'a demandé pourquoi il ne pouvait y avoir que des présidents. Pour un enfant, lire « le Président », et non « le Président ou la Présidente », cela a un sens. Il faudrait donc que nous fassions, un jour, si ce n'est aujourd'hui, l'effort de féminiser notre Constitution.