Cet amendement sur le respect et la reconnaissance des territoires est important.
Comme un certain nombre de mes collègues, je veux évoquer votre projet de diminuer drastiquement le nombre de parlementaires qui seront présents sur le terrain.
D'après les calculs que nous avons faits sur le territoire de la métropole, certaines circonscriptions vont voir leur taille doubler. On se plaint souvent qu'un fossé se soit creusé entre les citoyens et leurs élus. Ce que vous préparez ne sera pas un fossé, mais un véritable gouffre, car il n'y aura plus personne sur le terrain. Aujourd'hui, au vu de la taille des circonscriptions, on peut, en essayant de trouver un équilibre entre le travail à l'Assemblée nationale et le travail sur le terrain, être à peu près reconnu comme étant le député de ce territoire. Demain, avec le doublement de la taille des circonscriptions, ce ne sera plus possible. Par conséquent, beaucoup de députés ne seront absolument plus présents sur le terrain. Or le député, c'est l'élu national qui est accessible localement. Cette accessibilité est très importante pour que nos concitoyens sachent qu'ils ont la possibilité de s'exprimer et de s'adresser à cet élu national qu'est le député. Cela permet aussi au député d'éviter, dans certains cas, de voter des bêtises à l'Assemblée nationale, du fait qu'il connaît la réalité de ce que vivent nos concitoyens au quotidien.
En faisant cela, l'exécutif se coupe véritablement des remontées de terrain très régulières, puisqu'on sait bien que les groupes majoritaires reçoivent, à l'occasion de leur réunion de groupe hebdomadaire, les ministres et le Premier ministre. Si demain les députés ne sont plus présents sur leur territoire, ces remontées de terrain n'existeront plus et il y aura vraiment une dichotomie entre le pouvoir exécutif, le pouvoir national et nos concitoyens.