J'espère que ces amendements, qui illustrent la crispation que nous avons tous sur la place des territoires dans notre Constitution, seront adoptés. Et si nous sommes si crispés, c'est que nous nous rendons bien compte que la représentativité des élus en milieu rural sera très fortement atténuée, voire rendue impossible.
Dans un département comme la Meuse, qui fait 200 kilomètres de long sur 100 kilomètres de large, auxquels il faut ajouter l'abaissement de la vitesse à 80 kilomètres heure, et qui compte 650 communes, le fait qu'il n'y ait plus qu'un seul député et un seul sénateur va se traduire par de la recentralisation et de la perte de représentativité. Et même si ces amendements sont adoptés, on ne réussira jamais à faire entrer l'éléphant par l'entonnoir. Or c'est pourtant ce qu'il faudrait pour que l'on accepte une forte diminution du nombre d'élus sur le plan territorial.
Il est indispensable, si l'on veut maintenir le lien social qui s'effrite d'année en année, que notre Constitution continue à soutenir la place très importante que représentent les territoires. Après les villes et les banlieues qui sont de plus en plus en marge, c'est maintenant le tour des campagnes. Il ne faudra pas s'étonner si notre pays explose un jour en raison de ces populismes et de ces individualismes.