Nous proposons de consacrer dès l'article 1er de la Constitution la tradition chrétienne qui caractérise notre pays. Cet amendement ne peut se comprendre qu'en lien avec un autre de mes amendements ultérieurs qui vise à ajouter à la devise de la République le mot de « laïcité ». Si ces deux dispositions peuvent paraître contradictoires de prime abord, je les crois au contraire tout à fait complémentaires. La France ne vient pas de nulle part, elle a des origines, et notre mode de vie, notre organisation sociale, notre calendrier civil et notre architecture ont été modelés au fil des millénaires, des siècles et des ans par une tradition.
Si j'ai bien utilisé le mot de tradition, c'est qu'il ne s'agit pas ici d'affirmer un fait cultuel mais d'exprimer une réalité culturelle qui a façonné notre pays. Il s'agit de prendre acte d'un passé, d'une histoire, d'une culture et d'une identité. Le président Giscard d'Estaing, lorsqu'il avait été mandaté pour rédiger une constitution européenne, y avait également réfléchi. Il importe aujourd'hui de poser ce principe qui fige notre passé sans quoi l'on pourrait assister demain à une remise en cause de notre calendrier civil et de nos jours fériés qui, pour beaucoup, ont une origine chrétienne.
Parallèlement – je n'ose dire « et en même temps » –, il faut revendiquer pour le présent et pour l'avenir une laïcité beaucoup plus exigeante de sorte qu'aucune loi religieuse ne soit supérieure aux lois de la République.