Je respecte les positions qui ont été exprimées et voudrais revendiquer la mienne avec force et la dissocier des caricatures les plus grossières, comme celle qui vient d'être faite sur les migrants. Je ne m'exprime pas ici en représentant d'une foi, comme vous l'avez fait. Je n'entends aucune voix qui puisse s'exprimer de l'extérieur. Je suis un parlementaire. D'autres, manifestement, ont entendu des voix hier, si j'ai bien compris certains discours. Simplement, je n'ai pas de leçon à recevoir de votre part, monsieur Pancher. Il y a eu 15 000 morts en Méditerranée dans le cadre de la politique que vous soutenez et que vous ne voulez pas voir modifiée. Vous soutenez une politique d'ouverture qui est complice des passeurs – dont les ONG sont elles aussi complices – et qui a provoqué des morts. Le message d'ouverture des frontières de l'Europe a entraîné 6 000 morts supplémentaires dans les mois qui ont suivi. Je vous demande donc de respecter ma position comme je respecte la vôtre. Vous m'avez attaqué personnellement : je ne peux pas le tolérer.
Je ne parle pas ici en représentant d'une religion, bien au contraire. Si vous avez écouté mon argumentation, je revendiquerai, lorsque je défendrai un autre amendement, l'expression d'une laïcité beaucoup plus forte. Justement, je suis extrêmement attaché à cette laïcité républicaine : elle me paraît prioritaire aujourd'hui pour sauvegarder les principes fondamentaux de notre société. J'entends la frilosité de la majorité et du Président de la République concernant l'expression de cette laïcité, malgré quelques voix courageuses comme celle de M. Manuel Valls. Pour que nous puissions exprimer cette laïcité, il ne faut pas effacer notre passé. Nous pouvons rentrer dans de longs débats historiques mais qui peut nier que la France ait des traditions d'origine chrétienne ayant influencé nos modes de vie, notre organisation sociale, notre culture et notre identité ? Oui, je souhaite qu'on puisse figer cette identité pour que la France reste la France.