Monsieur le ministre des affaires étrangères, la tension est récemment montée d'un cran entre les États-Unis et la Corée du Nord. Ces outrances entre deux dirigeants qui s'entourent de peu de précautions diplomatiques et ont même fait de leurs excès leur marque de fabrique sont évidemment inquiétantes pour la paix et la sécurité. Un certain nombre de pays européens, dont l'Allemagne récemment, ont appelé les protagonistes à la modération.
La France s'honorerait d'intervenir sur le sujet et de contribuer à une désescalade. La poursuite du programme balistique et nucléaire nord-coréen constitue une menace croissante et inacceptable pour tous. Cependant les menaces américaines, de la part du récent convive du Président de la République, ne constituent sans doute pas une réponse appropriée.
Le Président de la République s'est exprimé à plusieurs reprises sur les affaires étrangères le 21 juin et le 14 juillet. À chaque fois il a, comme souvent, mis en scène sa nouvelle approche et sa volonté de rupture avec les orientations de ses prédécesseurs. Pourtant, au-delà des annonces fracassantes et des images marketing, la réalité est loin des promesses : pas d'amorce de rééquilibrage en Europe malgré les relations supposées excellentes avec la Chancelière allemande ; pas plus d'avancée s'agissant de la position américaine sur le climat malgré un dîner et une invitation lors de la fête nationale qui ont fait beaucoup parler ; pas davantage de succès avec la Russie malgré une rencontre dans le cadre prestigieux de Versailles – et je ne parle même pas des leçons données aux pays d'Europe centrale sur l'accueil des réfugiés.
Monsieur le ministre, pouvons-nous espérer une diplomatie moins spectaculaire, …