Puisque vous n'avez pas été sensibles à la Ligue des justiciers, je vous propose un amendement de repli. Nul ne sait toujours exactement ce qu'est censée être une fausse information, et la définition proposée dans le texte de loi est loin d'être satisfaisante – elle fait d'ailleurs l'unanimité contre elle au sein même de la profession de journaliste. C'est pourquoi, au lieu d'encourager des alliances sur une notion qui est empreinte d'arbitraire, il convient d'encourager le droit à l'information pleine et entière en acceptant le risque que certaines de ces informations soient plus ou moins fallacieuses. La liberté d'expression, conjuguée au droit à l'information, implique nécessairement une part de risque, mais restreindre la liberté d'expression au nom d'une lutte contre la fausse information engendre un risque plus grand encore : celui d'un monde de la pensée unique.