L'article modifie deux textes qui n'ont même pas un an : l'un date du 15 septembre 2017, l'autre, adopté le 31 janvier 2018, est donc encore plus récent. À peine adoptés, déjà modifiés ! Dans ces conditions, comment donner une stabilité législative à la France ? Surtout – j'y reviens toujours – , pourquoi vouloir introduire de nouveaux dispositifs alors que la répression des fausses informations existe déjà dans notre corpus législatif ? Que faites-vous de toutes les dispositions déjà existantes que le Conseil d'État lui-même énumérait récemment : la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, l'article L. 97 du code électoral, les articles 411-5 et 411-10 du code pénal ? Trop de loi tue la loi. Je vous rappelle l'engagement de campagne du président Macron : la simplification des lois. On en est loin !
En outre, l'article compromet notre sécurité juridique : plus on touche à la loi, plus on la fragilise et moins elle a de chances d'être respectée. Une législation qui change tous les six mois tient plus de la girouette que du texte stable. À quelques jours d'une révision constitutionnelle, alors que le Gouvernement appelle de ses voeux un Parlement qui fasse « de la loi une norme de qualité, lisible et claire », on peut se demander si la présente proposition de loi ne contribue pas à l'exact inverse.
Voilà pourquoi je demande la suppression de l'article.