Elle l'a toujours dit, elle l'a redit tardivement dans de nombreuses interviews, et je ne vois pas en quoi cela poserait problème : c'est tout simplement vrai. Je ne crois pas qu'il existe des femmes qui pratiquent l'avortement de façon désinvolte. Mais le sujet est tabou.
Monsieur Mélenchon, par cet amendement, je demande la suppression de l'extension du délit d'entrave. Mais passons.
Il se trouve qu'avant d'être députée, j'étais journaliste, et que, quand la loi concernée a été votée, j'ai eu l'occasion de rencontrer, pour un reportage, un certain nombre de femmes qui avaient mal vécu des avortements. Je ne dis pas que c'est le cas de toutes les femmes ; si vous m'avez écoutée tout à l'heure, vous avez dû l'entendre. Ce que je dis, c'est que parmi les femmes qui choisissent l'avortement, certaines le vivent bien – et tant mieux – mais que d'autres le vivent mal et portent une douleur en elles pendant toute leur vie.