Avec les beaux jours, certains riverains des quartiers urbains ou périurbains, mais aussi ruraux, subissent à nouveau les vrombissements de motos, motocross ou quads lancés à pleine vitesse dans les rues. Ces comportements sont aussi dangereux pour leurs auteurs qu'insupportables pour nos concitoyens qui subissent le bruit de ces rodéos sauvages. Ils se déroulent souvent sur les trottoirs des communes, sur les parkings des supermarchés, parfois même dans les aires de jeux des squares et parcs, non loin d'enfants en bas âge.
Tous les maires et élus municipaux se sentent démunis face à l'ampleur du problème – je l'ai constaté, puisque j'ai été maire pendant seize ans.
Les forces de l'ordre sont également en difficulté, car les jeunes s'enfuient dès leur arrivée. La vitesse, à laquelle s'ajoute la consommation d'alcool et parfois de stupéfiants, rend toute tentative d'interpellation particulièrement difficile.
Alors oui, nous sommes d'accord avec vous pour permettre aux forces de l'ordre de mettre en garde à vue les auteurs de rodéos sauvages et de confisquer systématiquement les véhicules.
Le délit est passible d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende – deux ans et 30 000 euros s'il est commis en réunion. Ces sanctions pourront être alourdies en cas de circonstances aggravantes, comme la consommation d'alcool ou de stupéfiants, et pourront aller jusqu'à cinq ans d'emprisonnement, soit la même peine que pour l'homicide involontaire, et 75 000 euros d'amende.
Je voterai, nous voterons bien entendu cette proposition de loi, mais j'aimerais que le Gouvernement nous explique comment les policiers et gendarmes pourront plus facilement interpeller les auteurs de rodéo après l'adoption de cette loi. L'autorité de la loi est-elle assez forte dans notre pays pour que la menace de la peine suffise à dissuader ces comportements dangereux ? Il faudra des moyens pour que les forces de l'ordre assurent leur nouvelle mission.