Intervention de Ludovic Pajot

Séance en hémicycle du mercredi 4 juillet 2018 à 15h00
Lutte contre les rodéos motorisés — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLudovic Pajot :

Ces rodéos constituent dans nombre de nos banlieues une illustration bruyante et insupportable de l'inversion des valeurs dans notre société, si forte avec le faible et si faible avec le fort. Les citoyens sont obligés de supporter un État qui tolère dans certains lieux et toujours au même moment de la semaine des pratiques irresponsables que rien ne peut justifier : des courses à grande vitesse, des « roues arrières », des slaloms effrénés dans la circulation, des accélérations insensées, tout cela souvent sans casque !

La police a ordre de ne pas intervenir. Aux épouvantables désagréments qu'ont à subir les riverains s'ajoute un profond sentiment d'abandon et d'injustice, une injustice née de l'impunité manifeste de ces voyous qui agissent au su et au vu de tout le monde. Or, vous le savez bien, rien n'est plus délétère pour une société que l'injustice.

Le trouble social né de telles pratiques ne s'arrête pas là : il serait fallacieux de voir là de simples dérives d'adolescents turbulents. Il faut interpréter ces manifestations de violences routières comme de véritables provocations à l'égard de l'ordre établi et des pouvoirs publics. C'est une manière pour certains caïds ou certaines bandes de marquer leur territoire, d'indiquer qu'ici c'est leur loi qui s'applique et non celle de la République, que la police n'est pas la bienvenue et qu'ils peuvent mettre en danger la vie d'autrui en toute impunité.

Le débat, c'est celui de l'État de droit dans nos banlieues, c'est-à-dire le retour de la crédibilité de l'État par la tolérance zéro. Ces rodéos doivent susciter des interventions systématiques, faire encourir des poursuites automatiques avec, à la clef, de lourdes contraventions et, éventuellement, des sanctions pénales pour mise en danger de la vie d'autrui. Cette politique de tolérance zéro, c'est celle que le Rassemblement national vous demande de mettre en oeuvre aujourd'hui.

Nous voterons cette proposition de loi, nous serons très vigilants quant à son application et, surtout, quant aux moyens donnés à nos forces de l'ordre.

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