Intervention de Ugo Bernalicis

Séance en hémicycle du mercredi 4 juillet 2018 à 15h00
Lutte contre les rodéos motorisés — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaUgo Bernalicis :

J'ai entendu dire tout à l'heure qu'enfin un délit allait être créé, qu'enfin les véhicules pourraient être confisqués. Je ne sais pas où vous vivez, mais, lors de l'opération lilloise conduite par le préfet et la direction départementale de la sécurité publique, des condamnations ont eu lieu en raison des délits qui avaient été commis, de même que des confiscations de scooters et de motos – je rappelle que le refus d'obtempérer est déjà un délit et que c'est souvent une telle caractérisation qui, en l'occurrence, est retenue. Nous sommes d'accord, ce n'est pas facile, cela ne vise pas directement le rodéo motorisé, mais un délit existe déjà pour qualifier ces actes et il est possible de confisquer un véhicule.

En outre, nous avons déjà du mal à appliquer la loi ! C'est cette question, celle de l'application concrète de cette infraction ainsi caractérisée et des moyens dont disposent les policiers, qui doit être au coeur de notre réflexion.

Par ailleurs, je ne sais pas s'il faut se réjouir de la création de peines d'emprisonnement puisqu'elles existent déjà en cas de refus d'obtempérer et que les rodéos continuent ! Je ne suis pas sûr que, demain, ces jeunes changent leur comportement en se disant : « Ah, flûte, une loi vient d'être votée à l'Assemblée. Il va falloir que je fasse gaffe… » Malheureusement, ce n'est pas ainsi que cela fonctionne !

Vous parliez d'une expérience intéressante de circuit. Je vous rappelle que j'ai interrogé le ministre de l'intérieur : trois policiers étaient affectés à plein-temps, à Lezennes, dans ma circonscription, sur un circuit monté par une ancienne députée il y a plus de trente ans pour répondre aux délits routiers commis par des jeunes ; les policiers ou les gendarmes les interpellaient, ils allaient prendre des cours sur le circuit où ils retrouvaient ces mêmes policiers, et ces trois policiers ont été affectés ailleurs, parce que le montage juridique n'était pas terrible ! Soit, mais pourquoi se priver d'un outil qui fonctionnait ? Pourquoi, au contraire, ne pas le renforcer ? C'est cela qu'il faudrait faire ! Après, s'agissant du montage juridique, l'intendance suivra ! Malheureusement, ce n'est pas ce qui se passe.

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