Nos discussions, cet après-midi, témoignent de l'ampleur prise par le phénomène des rodéos sauvages. Nous devons légiférer afin de mieux sanctionner cette violence routière, qui menace l'intégrité physique de ses auteurs et celle des usagers de la route. Surtout, il faut que nos concitoyens ne soient plus obligés de subir ces nuisances sonores, ces bruits qui les obligent souvent, lorsqu'ils doivent rester chez eux, à fermer leurs fenêtres en dépit d'une chaleur difficilement supportable l'été.
Cette proposition de loi est le fruit d'un travail transpartisan, d'un travail de terrain. Dans l'Essonne, dont je suis l'élue, les rodéos motorisés sont une cause récurrente d'exaspération. Il est donc essentiel de prévenir et de dissuader ces comportements. Dans ce département qui compte plus de 1,3 million d'habitants, dix-huit secteurs situés sur une dizaine de communes sont concernés par ce problème. Entre septembre 2017 et mai 2018, 130 opérations de lutte contre les rodéos urbains ont été menées par la police et la gendarmerie. Sept personnes ont été interpellées pour commission d'un délit, quatorze contraventions ont été relevées, et seulement deux véhicules ont été saisis et mis en fourrière : c'est bien trop peu.
Bien sûr, il faut des sanctions et de la prévention : c'est l'objet de ce texte. Mais il faudra aussi agir, nous le voyons bien, sur le terrain de l'éducation, en mobilisant tous les acteurs, comme l'a si justement suggéré le Président de la République en présentant son projet pour nos quartiers populaires. Nous en parlions il y a quelques instants avec Julien Denormandie, lors de son audition par la mission d'évaluation et de contrôle. Il faudra notamment inclure les mères, dont le rôle est primordial pour protéger les enfants, les éduquer, les aider à mieux grandir. Nous avons besoin de ces « mamans debout ». Certaines d'entre elles s'interposent contre les rodéos motorisés, au risque de leur vie : je pense à cette jeune mère de famille de Maisons-Alfort qui a failli perdre la sienne il y a quelques jours.
Nous devons donc nous doter de l'arsenal législatif nécessaire pour éradiquer ce fléau qui empoisonne la vie en société.