Intervention de Clémentine Autain

Séance en hémicycle du jeudi 5 juillet 2018 à 15h00
Partenariat entre l'union européenne et la nouvelle-zélande — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClémentine Autain :

Certes, il a été applaudi, et il a même tenu des propos avec lesquels je pourrais être d'accord. Il a peut-être trouvé les mots mais il nous a surtout raconté une fable, un CETA qui n'est pas réel, un CETA qui n'est pas celui des accords. C'est pourquoi il a été largement applaudi. Tous les mauvais côtés du CETA étaient judicieusement oubliés. Ce fut une propagande inadmissible.

Et aujourd'hui, le coup de grâce : les nouveaux accords commerciaux seront scindés en deux. D'un côté, les dispositions commerciales seront décidées dans l'entre soi de Bruxelles, et, de l'autre, la partie sur les investissements sera ratifiée par les parlements nationaux. Cela ne revient ni plus ni moins qu'à forcer les peuples européens et leurs représentants à avaler de force la pilule du libre-échange.

C'est là le sens du mantra répété ad nauseam par Jean-Claude Junker : « Ensemble, nous allons maintenant négocier des accords commerciaux gagnant-gagnant qui créent de nouvelles opportunités pour nos entreprises, tout en garantissant des normes élevées dans des domaines clés tels que le développement durable ». Blablabla !

La réalité est bien plus sombre. Le CETA a enterré les accords de Paris, mais entériné l'arrivée dans nos assiettes d'OGM et de pesticides, en permettant le détricotage du principe de précaution, la destruction de milliers d'emplois en Europe et au Canada, et la mise en concurrence des services publics. Ce nouvel accord n'y échappera pas : l'étude d'impact, commandée par la Commission, admet déjà qu'une hausse des émissions de gaz à effet de serre est à attendre, peut-être pas dans la zone, mais globalement. Les enjeux climatiques sont encore relégués au second plan, au profit d'une mondialisation qui ne profite qu'à quelques-uns.

Dans ce contexte, je retiens la proposition faite par Mme la présidente de la commission des affaires étrangères de remettre la décision entre les mains des peuples, d'ouvrir un grand débat pour que ce soient les peuples qui tranchent et non la technocratie, mue par une course folle au profit qui tue la planète et le bien-vivre.

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