Madame la présidente, madame la ministre, madame la rapporteure, nous voilà à nouveau réunis pour débattre du transfert des compétences eau et assainissement, un sujet technique, plus politique qu'il n'y paraît toutefois, tant il touche aux marges de manoeuvre laissées – ou pas – aux collectivités dans le choix des compétences décentralisées ; tant l'eau, sa qualité, sa disponibilité, l'évolution de son prix, sont des sujets sensibles, auxquels nos concitoyens sont particulièrement attentifs ; tant il nous interpelle sur notre façon de légiférer.
Il est donc de notre devoir de tirer les leçons de ce feuilleton législatif, qui n'a que trop duré. Il y a de cela trois ans, à l'occasion de l'examen de la loi NOTRe, sous la précédente législature, deux amendements gouvernementaux de dernière minute, examinés en séance de nuit, sans réelle étude d'impact – ce que vous continuez d'ailleurs à faire avec cette proposition de loi – , ont inscrit le transfert obligatoire des compétences eau et assainissement aux intercommunalités à compter du 1er janvier 2020. Et, depuis, tout le monde rame, à commencer par les maires et les élus locaux sur le terrain, eux qui savent mieux que personne que, en matière de gestion de l'eau et de l'assainissement, la meilleure gouvernance dépend non pas de la carte administrative mais d'une carte physique bien réelle : celle du terrain.