J'étais ministre des comptes publics à l'époque, et ce n'était pas très drôle... On sous-estime systématiquement – je ne pense pas que ce soit une question d'appréciation politique, la mémoire entraîne cela – la profondeur de cette crise et la réalité de cet instant. Je ne dis pas que toutes les décisions furent bonnes, bien sûr, mais les décisions ont été prises dans une urgence absolue. Le rapport au temps était différent, comme dans un avion au coeur de l'orage. C'est ce qui s'est passé pendant une série de trimestres pour nos finances publiques. On voit d'ailleurs, dans les graphiques, un décrochage de l'ensemble des indicateurs à cette époque. Mais les observateurs, notamment les journalistes, ont totalement tourné la page. Il serait bien que nous, au sein de la commission des finances, ne commettions pas la même erreur.