Nous souhaitons créer, vous l'avez compris, des conditions qui permettront de réduire les prérogatives exorbitantes du Président de la République.
À côté de mille autres combats et actes de résistance plus connus, Raymond Aubrac était farouchement opposé à l'élection du Président de la République au suffrage direct. Il pensait, en effet, que ce mode d'élection conduisait la vie politique à la vacuité, en engendrant la prééminence des personnes sur les idées et de la forme sur le fond. Il dénonçait le danger d'une élection par les médias et critiquait les campagnes électorales à l'américaine, fondées sur l'instant et la réactivité plutôt que sur la réflexion. Ce grand homme maudissait les sondages, devenus la base d'une politique court-termiste. Je trouve que cette analyse politique reste profondément d'actualité.
M. Hervé Morin, président du Nouveau Centre, ce qui devrait parler à un certain nombre d'entre vous, a par ailleurs déclaré que l'élection du Président de la République au suffrage universel est une « gangrène pour la démocratie ». Il faut ajouter que l'inversion du calendrier électoral a renforcé le problème.
C'est pourquoi notre amendement CL925 vise à faire élire le Président de la République non pas au suffrage universel direct, mais par le Parlement réuni en Congrès.