Le protectionnisme solidaire doit se substituer à la guerre économique généralisée et à la mise en concurrence des hommes et de territoires. C'est le moyen de rétablir une justice sociale et écologique contre l'aggravation du modèle de dérégulation qui ronge la planète, au sens propre comme au sens figuré.
Le protectionnisme solidaire est indissociable de la souveraineté alimentaire et de la préservation de la biodiversité. La souveraineté alimentaire est une nécessité d'indépendance et d'autonomie, mais on ne saurait porter préjudice à la souveraineté des autres par des exportations concurrentielles par le moins-disant social et environnemental. À titre d'exemple, le traité CETA entre l'Union Européenne et le Canada va entraîner la perte de 430 000 emplois en Europe et 45 000 en France et fortement affecter la lutte contre le changement climatique par une hausse des émissions de gaz à effet de serre liées au transport de marchandises.
Ce grand déménagement du monde n'est plus acceptable à l'heure de l'urgence écologique.