Intervention de Ludovic Mendes

Réunion du mardi 26 juin 2018 à 17h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLudovic Mendes :

Un grand travail a été fait par la Commission LIBE, on ne peut que vous féliciter pour vos efforts et la majorité politique que vous avez su dégager au Parlement européen Comme j'ai eu récemment l'occasion de le dire en tant que rapporteur d'information sur la réforme du système européen du droit d'asile, la stabilité de l'Union européenne est menacée du fait de son impuissance à gérer les phénomènes migratoires. Le pic de la crise a été atteint en 2016. Nous sommes face au défi de l'adoption de solutions urgentes pour organiser les flux migratoires, tout en développant une stratégie à long terme. Avec la montée des populismes et des nationalismes, les États membres sont tétanisés et certains gouvernements, pour rassurer leur opinion publique, ne font qu'adopter des mesures nationales de repli sur soi. Il faut combattre l'idée que l'Union européenne est impuissante. Certes, tous les pays européens n'ont pas la même culture d'accueil des populations étrangères et certains sont plus exposés que d'autres du fait de leur situation géographique, mais il est illusoire de croire que certains États puissent faire face seuls à ce défi. Les populistes se plaisent à caricaturer l'inaction de l'Union européenne, mais il me semble vital de montrer, au contraire, que l'Europe ne part pas de rien. Elle dispose d'une agence Frontex, capable de devenir à terme une véritable police des frontières. L'Union a été également capable de négocier les cinq textes qui constituent aujourd'hui le « paquet Asile ».

Il reste aujourd'hui à se mettre d'accord sur un mécanisme de solidarité permettant aux États membres en première ligne de ne pas supporter seuls le poids des demandes d'asile et de l'intégration des réfugiés. Il faut mesurer le chemin parcouru et ne pas se focaliser uniquement sur les points de divergence. Sur sept textes en discussion, cinq ont fait l'objet d'un accord en trilogue. Les États de Višegrad rejettent actuellement tout mécanisme automatique de relocalisation : ne pourrait-on pas conditionner l'attribution du fonds européen à l'acceptation par les États des relocalisations en les majorant en fonction du nombre de personnes accueillies ? Pour éviter de bloquer l'ensemble du paquet Asile, pensez-vous qu'une coopération renforcée soit possible, notamment pour les questions relatives au traitement des demandes d'Asile, dans le cadre du Règlement Dublin IV ? C'est ce qui est proposé par la Chancelière Merkel, le Président Macron et le premier ministre Sanchez. Pour sortir de cette marchandisation humanitaire par la politique, faut-il que certains États membres prennent une décision seuls et oublient une partie de l'Union européenne ?

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