Je me permets d'intervenir à nouveau pour vous demander quelle est votre appréciation sur les chances de trouver un compromis sur la réforme européenne du droit d'Asile lors du Prochain Conseil Européen des 28 et 29 juin.
Dans de nombreuses parties du monde, aux États-Unis, en Amérique du Sud, on observe des mouvements d'opinion hostiles aux migrants. Même l'Algérie qui est une terre d'émigration depuis très longtemps, connaît des campagnes de presse très hostiles aux migrants économiques africains qui cherchent à transiter par l'Algérie pour ensuite rejoindre l'Europe. Sa politique est aujourd'hui clairement répressive et elle n'a pas hésité à refouler dans des zones désertiques des migrants illégaux qui venaient de la zone du Sahel avant d'arriver en Algérie. Partout, on instrumentalise la peur des migrants et des étrangers.
Comment l'Union européenne peut-elle répondre aux craintes exprimées par les populistes ? Comment expliquer que pour gérer les flux migratoires, seule l'échelle européenne est pertinente, car nous serons plus efficaces ensemble que repliés sur nos États nationaux. Il faut aussi répondre à la crainte de la perte d'identité. Lorsque les Polonais ou d'autres pays de l'Est accueillent des migrants venant d'Ukraine ou de Moldavie, ils le font bien plus volontiers que lorsqu'il s'agit d'accueillir des Africains, car ces immigrés leur paraissent proches culturellement. Une des faiblesses de l'Union européenne est de n'avoir pas compris l'importance de forger une véritable identité européenne, qui aurait rendu les actes de solidarité entre États membres beaucoup plus naturels. Comment inciter les États membres à ne pas se replier sur eux-mêmes, mais à chercher à définir une politique commune de l'asile, qui réponde à des valeurs véritablement partagées ?