Il n'est pas normal que nous disions « oui » une fois et qu'ensuite nous n'en entendions plus parler.
Nous avons besoin d'experts, dédiés au Parlement, pour pouvoir procéder à des évaluations et contredire les fameuses administrations dont nous nous plaignons si souvent dans nos débats – celle de Bercy, par exemple – , ce que nous n'avons pas les moyens de faire aujourd'hui. Nous avons besoin d'un Parlement fort, en face d'un gouvernement, d'un exécutif fort. Nous avons besoin de pouvoir offrir aux Français des alternatives à vos propositions, non pas pour les contredire, mais pour les renforcer, afin d'éviter la commission d'erreurs, comme j'en ai vu si souvent au cours des seize dernières années.
Je n'en rappellerai qu'une, le temps qui m'est imparti ne me permettant pas de faire plus, mais j'y reviendrai au cours des débats. Une fois, le Gouvernement a souhaité imposer à cette assemblée une loi connue sous le nom de « HADOPI ». Une seule fois en seize ans, l'Assemblée a refusé de voter cette loi, qui entendait contrôler les individus téléchargeant illégalement. Une fois seulement ! Le Gouvernement a accepté sa défaite, puis a reproposé exactement le même texte un mois après. Et un mois après, le Parlement a accepté le texte qu'il avait refusé. Or ce texte est un échec, parce que lorsqu'un gouvernement n'a pas suffisamment raison pour convaincre sa majorité, pour contraindre le Parlement, c'est qu'il n'est pas capable de discuter avec la société française et que le texte qu'il propose est mauvais.