L'an prochain, l'interlocuteur naturel du Parlement ne sera plus le Gouvernement mais le Président de la République, qui mange en réalité l'espace politique du Premier ministre, modifiant ainsi substantiellement la fonction présidentielle. Comment ne pas y voir une hyperconcentration des pouvoirs ? Comment ne pas s'inquiéter d'une telle dérive, en rupture avec l'idéal de l'équilibre prôné par Montesquieu en son temps ?
Je souhaite conclure par la réponse de Georges Clemenceau au général Boulanger, le 4 juin 1888, quand ce dernier prétendait encaserner la Chambre des députés : « Vous avez raillé ce Parlement. Ces discussions qui vous étonnent, elles prouvent surtout notre ardeur à défendre les idées que nous croyons justes et fécondes. Ces discussions ont leurs inconvénients, le silence en a davantage. L'honneur de la République est dans la libre parole avec ses risques et ses inconvénients. »