La question de la libre détermination des peuples n'est pas anodine, et ce pour plusieurs raisons. D'un point de vue sémantique, d'abord, je crois qu'à l'expression initiale de « détermination des peuples » nous pourrions préférer celle de « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ». En effet, la « détermination » en tant que telle n'implique que la reconnaissance d'un peuple, alors que la « disposition » permet à un peuple d'être maître de son destin. Par ailleurs, le droit accorde une autorisation, une faculté de faire ou non quelque chose : c'est ce qui permet d'agir. Au-delà de cette question de vocabulaire, se pose naturellement celle de l'idée sous-jacente, laquelle est simple et repose sur le principe du droit à l'autodétermination de chaque peuple et à leur libre coopération – ou pas d'ailleurs.
Cette idée n'est pas issue d'une vision anarchiste qui aboutirait à une implosion des États. Au contraire, reconnaître qu'un État est constitué d'une somme de peuples qui, librement, choisissent de s'unir pour poursuivre un destin commun et former une nation fortifierait notre cohésion nationale. Cette liberté des peuples est cruciale, car il me semble évident que ce n'est que par une adhésion volontaire qu'une coopération peut fonctionner.