J'appelle l'attention de l'Assemblée sur la multiplication des amendements portant sur le préambule de la Constitution. Nous sommes entrés sur un terrain extrêmement glissant, ce qui n'a échappé à personne. Au-delà des propos lénifiants, en effet, il y a des arrière-pensées qui le sont beaucoup moins.
Premièrement, pour répondre à l'intervention qui portait sur les souvenirs historiques, je voudrais rappeler qu'une Constitution est fondamentalement adaptée à toutes les circonstances. D'ailleurs, Mme le ministre a rappelé, à juste titre, que nous avons eu besoin de ce texte à propos de Mayotte.
Deuxièmement, nous voyons bien ce qu'il y a derrière les initiatives relatives au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. J'aime trop la Corse pour ne pas comprendre ce que signifient ces amendements. Il y a là, pour moi, quelque chose d'attentatoire au caractère un et indivisible de la République, qui est un principe vraiment constitutionnel.
Troisièmement, chacun a compris ce que signifie d'enfoncer le clou en précisant que la République est française – mais je ne veux pas faire de polémique abusive. Quoi qu'il en soit, il me paraît évident que la seule République dont il peut être question dans la Constitution est la République française.
Ces amendements n'ont l'air de rien, mais ils nous entraînent sur un terrain polémique, un terrain extrêmement glissant. Ce n'est pas vraiment un débat d'ordre constitutionnel : ce sont des débats politiques, d'une sorte qui peut être assez meurtrière – si vous me passez l'expression. Je crois donc que nous ferions mieux de nous abstenir. Nous sommes en effectif réduit : ne posez pas des questions de ce genre en faisant semblant de ne pas savoir ce qu'elles impliquent. Mais cela n'échappe pas à notre sagacité !