On meurt mal en France. Ce constat partagé de Jean Leonetti, Jean-Luc Romero et bien d'autres nous préoccupe. Qu'il s'agisse des derniers mois en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes – EHPAD – , de l'accès aux soins palliatifs ou du droit à choisir sa fin de vie en ayant accès à l'euthanasie et au suicide assisté, le mal-mourir en France est une triste réalité.
En matière de soins palliatifs, les avancées scientifiques ont permis une amélioration indéniable de l'accompagnement de la fin de vie, mais les inégalités d'accès à ce droit demeurent fortes, malgré la loi et la réglementation en vigueur. Les soins palliatifs ne peuvent néanmoins pas tout. Une grande étude française publiée dans la revue internationale BMC Palliative Care montre que les demandes d'euthanasie en unité de soins palliatifs concernent 3 % des patients.
En début d'année, la France insoumise proposait une loi légalisant l'euthanasie et le suicide assisté. Il nous a alors été demandé d'attendre les résultats des États généraux de la bioéthique et le rapport d'évaluation de la loi Claeys-Leonetti, mais les personnes qui demandent à mourir dignement ne peuvent attendre. Elles ont le droit, comme tout un chacun, que leur souhait le plus intime soit respecté.
Dans une étude de novembre 2012 sur les décisions médicales en fin de vie en France, l'Institut national d'études démographiques– INED – indiquait qu'un cinquième seulement de ces décisions sont prises à la demande du patient.