Nos collègues de la France insoumise font semblant de ne pas comprendre la différence entre les libertés formelles et l'égalité réelle. Je les trouve d'ailleurs profondément injustes, en particulier s'agissant du logement. Je regrette que le Gouvernement n'ait pas fait état de l'avancée exceptionnelle qu'est l'acceptation par la France de l'égalité réelle. Elle est le seul pays européen à l'avoir acceptée : la loi DALO instituant le droit opposable au logement oblige en effet l'État à se soumettre à une égalité réelle. Par conséquent, le procès d'intention de toute à l'heure était tout à fait superflu.
Mais le rapporteur général a très bien répondu : le bloc de constitutionnalité de 1946 contient suffisamment d'éléments.
Ne faites pas semblant de ne pas comprendre : vous avez une vision idéologique, que je respecte d'ailleurs, mais qui n'est pas conforme à la Constitution. Celle-ci, et notamment son préambule, sont faits pour énumérer des libertés formelles, c'est-à-dire la liberté donnée à chacun et le droit de chacun de pouvoir acquérir la liberté et l'égalité. Pour autant, elle ne reconnaît pas encore – mais peut-être le fera-t-elle lorsque vous serez majoritaires ? – que l'égalité réelle est un besoin nécessaire et absolu, qui est actuellement dans la Constitution de la démocratie libérale que nous soutenons.