De fait, l'ensemble des dépenses non financées par nos prédécesseurs avaient abouti à une impasse de l'ordre de 8 milliards d'euros, certains postes de dépenses augmentant au-delà du raisonnable, à commencer par la masse salariale de l'État. De fait, le quinquennat précédent a été marqué par des dérives extrêmement préoccupantes, qui ont handicapé nos finances publiques et l'action de l'État ; le ministère de l'agriculture a ainsi connu une dérive de 7 milliards en cinq ans. L'audition du premier président de la Cour des comptes a montré que, désormais, la sincérité budgétaire était au rendez-vous, comme nombre d'entre vous l'avaient d'ailleurs salué, à commencer par M. le président de la commission des finances, que je remercie. M. le premier président de la Cour des comptes a précisé que le constat établi par la loi de règlement n'était marqué par aucune forme d'insincérité, les différences concernant les crédits de l'État étant de très faible ampleur et pouvant être aisément expliquées.
Sous le gouvernement précédent, la dépense n'était, on le sait, pas maîtrisée. En revanche, le gouvernement actuel est parvenu à contenir l'évolution de la dépense publique à 1,5 % du PIB en 2017, qui augmente ainsi à un rythme bien moins soutenu qu'entre 2002 et 2012, années au cours desquelles la dépense croissait à un rythme moyen de 3,6 % par an, selon le rapport de Mme Valérie Rabault. Certes, du strict point de vue de l'État, les dépenses ont continué de progresser trop rapidement – nous ne pouvons que le regretter – , puisque les dépenses des ministères ont augmenté de 4 % en 2017, un taux record par rapport aux dix dernières années. D'aucuns diront donc que c'est encore trop, et ils auront totalement raison. Certains réclamaient la sincérité budgétaire – je pense au Sénat, qui a refusé d'examiner le projet de loi de finances, au regard non seulement du fond mais aussi de la forme, considérant que le Parlement ne disposait pas de l'information nécessaire sur les crédits. On ne peut, à présent, alors que nous avons rétabli cette sincérité, nous reprocher que la dépense ait continué à augmenter en 2017, d'autant plus que M. le ministre de l'économie et des finances et moi-même avons dû prendre des mesures pour « boucher les trous », à la suite de plusieurs mauvaises nouvelles.
Je ne réclame aucune indulgence, comme j'aurais pu le faire en arguant des promesses électorales non financées par la précédente majorité : je me contente de dire d'où nous venons et où nous allons. Nous poursuivrons la dynamique vertueuse : moins de dépenses, moins de déficits et moins de dette…