Allez-vous le faire en plein mois d'août ?
Quoi qu'il en soit, on sait déjà – comme le dirait un ancien Premier ministre – que la pente sera raide. En portant l'effort uniquement sur les dépenses, vous visez toujours les mêmes cibles, c'est-à-dire les plus fragiles d'entre nous ; après une baisse déjà drastique cette année, vous vous apprêtez ainsi à porter un coup fatal aux contrats aidés, qui passeraient de 200 000 à 100 000 en 2019 alors qu'il y en avait encore 450 000 en 2016. Même constat pour les aides au logement, dont vous programmez la disparition comme le fit Mme Thatcher dans les années 1980. La réforme de l'APL rapporterait 1,3 milliard d'euros à l'État, dites-vous ; mais combien d'étudiants, de chômeurs, de parents isolés seront de ce fait confrontés à des difficultés supplémentaires ?
Pourtant, les richesses créées dans notre pays n'ont jamais été aussi élevées. Elles s'accumulent dans les mains de quelques-uns et dans le capital de quelques multinationales : 47 milliards d'euros de dividendes seront versés aux actionnaires en 2018 au titre des excellents résultats de 2017. De ces chiffres, vous ne parlez jamais ! Au lieu d'aller chercher cet argent-là, au lieu de créer les conditions d'une meilleure redistribution des richesses, vous préférez, comme vous le dites, « libérer » totalement le capital. Vous prévoyez ainsi de supprimer l'exit tax, dont on nous dit qu'elle rapporte entre 1,6 et 6 milliards d'euros par an !