Dans le même temps, la dette publique a littéralement explosé : représentant 32,3 points de PIB, elle a atteint 96,8 points de PIB en 2017.
Monsieur le ministre, votre bilan est donc plus que contrasté, d'autant que, si le déficit public s'est réduit, ce n'est rien d'autre qu'une traduction comptable de la croissance : du taux de 1,5 % initialement prévu, nous sommes arrivés à 2,2 %. Tout à l'heure, le ministre de l'économie a même parlé de 2,3 %.
Comme l'a souligné la Cour des comptes dans son rapport, « Restaurer durablement la soutenabilité des finances publiques implique de ne pas se reposer sur l'amélioration récemment constatée de la situation économique, mais d'engager une action résolue sur la dépense publique, en remédiant aux inefficiences marquées qui affectent trop souvent la gestion publique et la mise en oeuvre des grandes politiques publiques ».
Une gestion inefficiente marquée par quelques mesures de freinage de la dépense prises en cours d'année sur le budget de l'État, la croissance de la dépense publique s'étant accélérée, ce qui représente une augmentation de 1,5 % en volume. Le constat pourrait être le même en 2018 : si votre gouvernement atteint son objectif ambitieux de ramener le déficit à 2,3 % du PIB, ce sera, une nouvelle fois, grâce à la conjoncture et non grâce à des mesures structurelles.
Monsieur le ministre, le seul objectif que vous devez vous fixer est la réduction des dépenses publiques : maîtrisez la masse salariale des administrations publiques, maîtrisez les dépenses de fonctionnement, redonnez la priorité aux mesures structurelles, et pas seulement à un ralentissement de la progression des dépenses.
Cessez de faire porter le poids de vos renoncements aux collectivités locales, déjà asphyxiées par les baisses importantes et successives des dotations de l'État.