La trajectoire proposée par le Gouvernement repose sur de trop grandes incertitudes, qui la rendent fragile. Ce dernier fait notamment un pari dangereux en pensant pouvoir financer la suppression intégrale de la taxe d'habitation par des recettes incertaines basées sur une prévision de croissance potentielle, déjà remise en cause par l'INSEE le mois dernier.
Il s'était pourtant engagé dans la loi de programmation des finances publiques à ce que les recettes supplémentaires issues de la croissance aillent à la réduction du déficit public. Encore une promesse non tenue ! Il y a donc fort à parier qu'une fois de plus, vous ne pourrez tenir vos engagements.
Comment allez-vous financer l'exonération de charges sociales des heures supplémentaires, la baisse des impôts de production, la suppression des petites taxes ou encore le reste à charge zéro et la reprise de la dette de la SNCF ? Vous avez déjà revu votre trajectoire à trois reprises. La dernière version prévoit un retour à l'équilibre en 2022.
Enfin, la loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 s'écarte des objectifs de la France en matière de redressement du solde structurel. Je rappelle que l'amélioration prévue est de 0,5 point par an, ce qui ne correspond pas à l'effort que vous proposez.
D'où venons-nous ? Où allons-nous ? C'est ainsi, monsieur le ministre, que vous avez introduit votre propos. Ma conclusion, la voici : nous, nous savons d'où vous venez. J'espère que vous, vous savez où vous allez.