Nous sommes opposés à ces amendements. Je regrette que la participation de la France à l'Union européenne soit déjà inscrite dans la Constitution, et ce pour une bonne raison : je ne remets pas en question l'utilité d'une construction européenne, mais l'Union européenne correspond aujourd'hui à une Europe particulière, régie par des traités consacrant le libre-échange, la concurrence entre les peuples et ne faisant quasiment aucune mention du progrès social, écologique et démocratique.
L'Europe, comme d'ailleurs beaucoup d'organisations à laquelle nous participons, doit être un moyen, et non un fin en soi. Faire l'Europe doit se traduire par un progrès pour tout le monde, et c'est cela qui conditionnera l'adhésion des peuples à cette construction. Si tel n'est pas le cas, pourquoi la participation à l'Europe devrait être inscrite dans la Constitution ? En réalité, cela reviendrait à affirmer que l'Europe est une nation. Or l'Union européenne n'est pas une nation : il n'y a pas de peuple européen. Il y a des traités européens, qui ne nous satisfont pas aujourd'hui. Nous jugeons donc sur le contenu.
Nous sommes pour une construction européenne, pour renégocier les traités et définir d'autres règles du jeu. Vous imaginez donc bien que nous ne souhaitons pas constitutionnaliser ceux qui existent ! Cela signifierait que, quelle que soit l'Europe que nous construisons, la France y est attachée. Ce n'est pas le cas : tout dépend de ce que l'on met dedans.