Si, vous l'avez dit ; le compte rendu des débats l'attestera. Vous avez dit que les amendements que nous examinons sont abordés avant que l'on passe au moment important, à partir de l'article 1er : voilà, en substance, vos propos ; je le répète, on se reportera pour le reste au compte rendu des débats.
Chacun conviendra en tout cas que le présent amendement a son importance, puisqu'il s'y agit de l'un des principes universels que la France, dans les grands moments de son histoire, est capable de léguer au monde : je veux parler de la sécurité sociale. Elle correspond à cette grande idée selon laquelle chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins, et à cette autre grande idée, fruit d'une décision collective prise à la Libération : celle de socialiser une part des richesses produites par tous au service d'une protection sociale permettant à chacun d'être soigné.
Il y a une quinzaine d'années, le cinéaste américain Michael Moore a d'ailleurs réalisé un documentaire comparant le système américain et le système français de protection sociale, dans lequel il célébrait la sécurité sociale à la française.
Pourquoi demandons-nous que la Sécurité sociale soit inscrite au premier alinéa de la Constitution ? Parce que nous la sentons attaquée, fissurée, que ce soit par le glissement progressif des cotisations sociales vers une fiscalisation qui la lierait aux desiderata de telle ou telle majorité politique en lieu et place d'un principe admis par tous et respecté, ou par la manière dont nous encadrons les dépenses dans la loi de financement de la sécurité sociale, qui a déjà largement entaillé notre politique de santé et de Sécurité sociale.
C'est un principe universel que nous défendons. Il nous semble d'autant plus important qu'Olivier Véran a déposé il y a peu un amendement tendant à remplacer les mots « Sécurité sociale » par ceux de « protection sociale ». Il a reculé devant la levée de boucliers que cela a suscité – parce que les Français tiennent à la Sécurité sociale.