Je veux saluer ce moment extrêmement important de l'élévation de la conscience collective. Il y a soixante ans, Claude Lévi-Strauss disait qu'il n'y avait qu'une seule race, l'intégralité de l'humanité. On a dit tout à l'heure qu'il s'agissait d'un long combat, qui a duré plusieurs siècles et qui a concerné les victimes de toutes les barbaries du monde, discriminées, mises en esclavage, tuées et transportées dans les conditions les plus effroyables, parce que des essentialistes de cette terre et de l'humanité passée pensaient légitime d'agir ainsi sur le fondement d'une couleur de peau différente.
Il faut absolument dire que ce combat représente une condamnation d'une forme de l'histoire. Il ne s'agit pas de s'adonner à la repentance, mais de reconnaître, par cet acte collectif extrêmement important, que la France s'élève et s'agrandit.
Cependant, vous avez raison, madame la garde des sceaux, de lancer une mise en garde : ce n'est pas parce que le mot « race » aura été effacé de la Constitution que le racisme disparaîtra en France et dans le monde.