Nous vivons un moment important, et même historique. Nous saisissons ici le sens de l'engagement pour lequel chacun d'entre nous s'est battu, qui aboutit à la suppression à laquelle nous allons procéder. J'ignorais que je serai si ému en participant à la suppression d'un mot ! Il s'agit d'un beau moment d'unanimité.
Le mot « race », que nous nous apprêtons à supprimer de l'article 1er de la Constitution, est trop connoté, car il témoigne du passé colonial de notre pays et ne repose sur aucun fondement scientifique. Au demeurant, ses lointaines racines dans l'ordre juridique remontent au code noir, promulgué en 1685 et organisant les rapports des Blancs avec les Noirs, et plus généralement avec les peuples colonisés.
Le mot lui-même n'est apparu que tardivement en droit français, dans le décret-loi Marchandeau du 21 avril 1939. Par la suite, la législation antisémite du régime de Vichy érigea la race en catégorie juridique à part entière. Les lois du 3 octobre 1940 et du 2 juin 1941 établissent des discriminations à raison de l'appartenance à la « race juive ».
J'éprouve une véritable fierté de participer à ce vote aujourd'hui. Nous voterons tous des deux mains l'amendement de M. Lagarde.
Le 18/07/2018 à 09:10, Laïc1 a dit :
Pourquoi dans la constitution, et pas dans les autres textes législatifs ? Y aurait-il une loi d'"apparat", pour faire bien , pour se donner bonne conscience, et une autre loi, plus pratique, plus pour le peuple, méprisé en quelque sorte jusque dans l'utilisation du mot "race" ?
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