Entre 1914 et 1918, 1 000 Canaques ont été recrutés en Nouvelle-Calédonie, de manière pas toujours volontaire, afin de participer à l'engagement de la France dans la Première guerre mondiale où plusieurs centaines d'entre eux ont perdu la vie. Ces Canaques ont fait preuve de beaucoup de bravoure et de courage.
Quelques années plus tard, ce souvenir s'était probablement évanoui, puisque 111 d'entre eux furent recrutés pour être exposés dans le cadre de l'exposition coloniale de 1931, à côté des crocodiles. On considérait en effet à l'époque que l'alliance dans un même espace d'animaux sauvages et de sauvages était susceptible de faire vendre.
La notice de l'exposition coloniale invitait les visiteurs à venir rapidement les voir, car la « race canaque » allait prochainement disparaître. Ce n'était pas faux : au début du XXe siècle, il restait 20 000 Canaques en Nouvelle-Calédonie.
Il a fallu attendre 1958 pour que le droit de vote soit reconnu à ceux que l'on appelait « les indigènes », puis les accords de Matignon et de Nouméa, pour construire une Nouvelle-Calédonie où chaque être humain serait reconnu dans sa dignité, quelle que soit la couleur de sa peau.
Philippe Dunoyer et moi-même voterons donc cet amendement avec une certaine émotion, car il nous renvoie profondément à l'histoire de notre pays.