Je soutiens l'amendement de M. Castellani. Ce débat est extrêmement important. Je m'étonne d'ailleurs un peu de vous entendre tenir de tels propos, monsieur le rapporteur, alors que vous appartenez au parti présidé par François Bayrou, qui a toujours été, comme moi, un défenseur ardent des langues régionales.
La disposition inscrite dans la Constitution est très importante, mais elle est complètement inefficace. En réalité, toutes les conventions européennes sur les langues régionales sont désavouées aussitôt signées. Le patrimoine de la France auquel appartiennent les langues régionales est en fait un patrimoine mort – il n'a fait l'objet d'aucune initiative.
Cette situation est absolument insupportable. Dans les rangs auxquels j'appartiens – et qui, je dois le dire, ne sont pas très favorables aux langues régionales – , on m'oppose qu'un statut pour les langues régionales serait terrible, que cela porterait atteinte à l'unité de la République, qu'il faudrait alors reconnaître l'arabe... Car au fond, vous le savez bien, le blocage concernant les langues régionales provient de l'opposition à l'enseignement de la langue arabe à l'école. Je note au passage que, de fait, la langue arabe est enseignée à l'école alors que les langues régionales ne le sont pas, sauf dans quelques régions particulièrement favorisées.
Quoi qu'il en soit, employer l'expression « dans le respect des langues régionales », ce n'est pas opérer une substitution. Et la France a beau être un pays un et indivisible, il serait important de reconnaître, un jour, qu'elle compte des cultures de grande tradition et qui méritent le respect. Certes, comme beaucoup d'entre vous, je suis sceptique sur l'inscription d'une telle reconnaissance dans le préambule – d'une manière générale, je suis partisan d'une approche restrictive du préambule.
Je le répète, je suis surpris d'entendre un centriste attaquer ainsi les langues régionales. François Bayrou a dû se retourner dans sa mairie !