Vous ne vous rendez pas compte de la situation ! En ce moment, se tiennent chez nous les festivités du heiva. C'est la grande manifestation culturelle de l'année, avec des chants et des danses, un événement très beau qui attire de nombreux touristes, mais qui est en train de devenir folklorique parce que la langue se meurt. Je prends le pari devant vous que, dans dix ans, ces manifestations se tiendront avec des non-locuteurs et que les 'orero, ces chants parlés magnifiques, seront déclamés en français, faute de locuteurs.
Notre approche patrimoniale va faire de ces langues régionales le dodo ou le tigre de Tasmanie de demain : on se réjouira d'avoir adopté de grands principes pour les protéger, mais on regardera les photos avec nostalgie ; voilà ce qui va se passer.