Cela veut dire que nous pouvons partager une histoire à la fois commune et différente.
Vous considérez, avec des arguments, ou plutôt des arguties ne tenant pas la route, qu'à partir du moment où on a une origine différente, une histoire différente, une culture, des traditions différentes, on ne peut pas composer un peuple. Vous vous trompez. En fait il y a une double définition du mot peuple : une première consiste à structurer une société où les mêmes lois sont votées, mais, avec la seconde, on peut vivre dans une République avec une dimension éthique, sociale et culturelle très différente.
La France est un pays multiculturel qui ne le sait pas et qui refuse de vivre cette dimension multiculturelle. Je le dis comme je le sens : il serait bien préférable de mener une politique de la reconnaissance plutôt qu'une politique de l'exclusion. Je ne suis pas « identitairement » nu mais je porte en moi une histoire : je suis à moitié indien et à moitié d'origine africaine, et je suis dans la France. Mais tant que celle-ci refuse de reconnaître ma culture et mon histoire, mon identité, je ne peux pas m'y sentir bien
On peut avancer toute espèce d'arguments. Vous considérez que la Constitution ne doit pas reconnaître une langue qui est pourtant parlée parce que ce serait accepter des droits inhérents à cette reconnaissance. Je considère au contraire que c'est le rôle de cette réforme de la Constitution que de permettre à ces gens d'exister dans la République.