Il y a deux conceptions diamétralement opposées de la nationalité, que je juge extrêmes – ni voyez aucune agression – , contradictoires avec notre tradition, laquelle est fondée sur le droit du sang.
Permettez-moi à ce propos une incise : c'est peut-être cette primauté du droit du sang qui est la plus contestable parce que, sur les 2 millions de Français qui vivent hors de notre territoire, certains sont français par le sang, de pères en fils, de mères en filles, sans connaître la langue française et sans avoir aucun lien avec la France – je pense à des gens que j'ai rencontrés en Amérique du Sud, dont on me disait qu'ils étaient français mais qui eux-mêmes considéraient n'avoir aucun lien avec la France. La validité du droit du sang serait donc contestable.
Ensuite, ce qui relève de la naissance et de l'éducation sur le territoire français s'inscrit dans la perspective révolutionnaire : tu deviens citoyen, on te construit comme citoyen sur notre territoire, dans notre pays, et tu deviens Français.
Enfin, la naturalisation est le moyen d'accéder à la citoyenneté et à la nationalité françaises pour qui n'a pas eu de parents français ni la chance de grandir et d'être éduqué en France.