Il est de nouveau question de la notion de peuple français. Je sais que cet amendement ne sera pas adopté mais je voudrais vous dire ceci.
Je suis député à l'Assemblée nationale française autant qu'un autre député : pas plus mais pas moins. Et pourtant, je suis le représentant ici d'un peuple : le peuple corse. C'est un peuple qui a son histoire, qui a fait de grandes choses dans le combat des idées puisqu'il a été le premier en Europe à adopter une Constitution, la séparation des pouvoirs et le suffrage universel. C'est un peuple qui a son île, parfaitement identifiée, sa culture, sa langue, sa musique, tous les signifiants culturels et sociétaux qui constituent un peuple. En ma qualité de représentant de ce peuple, je regrette profondément qu'il ne soit pas reconnu en tant que tel.
Je ferai deux remarques.
Premièrement, ce peuple est parfaitement ouvert puisque sa population a plus que doublé depuis 1960, uniquement par excédent migratoire. C'est dire la force du sentiment d'appartenance et le fait que la Corse fabrique des Corses. Nous sommes fiers et nous entendons que les choses continuent ainsi.
Deuxièmement, en parlant ainsi, je ne cherche pas à défendre l'indépendance de la Corse, mais la reconnaissance du peuple corse dans les institutions françaises et le fait que le peuple corse doit être doté d'un domaine interne d'initiative législative.