En parallèle, nous ambitionnons d'ajouter un délai de dix ans pour que tout référendum modificatif de la Constitution ou engageant la France dans un accord international puisse être organisé de nouveau dans le cas où le peuple se serait exprimé négativement.
En 2008, cela a été dit tout à l'heure, Nicolas Sarkozy a fait réviser la Constitution par le Congrès, permettant ainsi la ratification du traité de Lisbonne par la voie parlementaire quatre jours plus tard, alors que les Français avaient rejeté ce texte trois ans auparavant, lors du référendum sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe. Cela ne doit plus pouvoir se reproduire. Il ne peut y avoir de stabilité des institutions sans une adhésion du peuple à la loi fondamentale. Il ne peut y avoir d'adhésion quand on utilise la Constitution pour contrer le vote du peuple. Il faut donc que la Constitution soit dotée de garde-fous, destinés à prévenir les dérives du pouvoir, quand celui-ci entend ne pas respecter la volonté du peuple.
Du reste, la trahison de 2005 fait encore pleinement ressentir ses effets, d'où ce sentiment diffus, souterrain et généralisé d'une tromperie permanente, d'un mur de verre incassable qui conduit les Français à rejeter la vie démocratique et les pousse à l'abstention.
Pourquoi voter, quand même un référendum peut être bafoué ? En votant notre amendement, les députés de la majorité montreraient leur volonté de restaurer la confiance entre le peuple et ses institutions…