Depuis quand n'avions-nous pas attendu les crises pour avancer concrètement ? Cette Europe-là n'est pas incantatoire ni éloignée. Elle prend en charge le quotidien des Européens et leurs intérêts vitaux.
Toutefois, ces avancées réelles pour lesquelles la France s'est battue ne doivent pas faire oublier les doutes et les divisions. L'Europe est encore trop lente, trop bureaucratique, trop divisée pour affronter la brutalité des changements politiques, sécuritaires, migratoires et technologiques. Notre plus grande erreur serait cependant de brandir les spectres du passé et de redouter la répétition de l'histoire ou je ne sais quelle fatalité européenne du conflit. Ce n'est pas cela qui nous menace. La vérité est que nos combats d'aujourd'hui requièrent l'Europe, car nous ne pourrons être à la hauteur des enjeux contemporains qu'en unissant nos forces avec les nations dont l'histoire a fait nos partenaires naturels.