Monsieur le président du Congrès, monsieur le président du Sénat, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les ministres, chers collègues, cette seconde convocation en seulement un an du Parlement, réuni en Congrès par le nouveau président de la République, ici même, au château de Versailles, est plus qu'un symbole : c'est à nos yeux une alerte pour la démocratie, après une année entière consacrée seulement au service des plus riches, une année menée à un train d'enfer, très souvent sans égards ni respect pour le travail du Parlement.
Certes, on nous dira que le Président de la République ne fait qu'utiliser un article de la Constitution créé par Nicolas Sarkozy – rendons à César ce qui lui appartient – , permettant cet exercice de discours présidentiel à sens unique auquel nous venons à nouveau d'assister. Mais pourquoi cette utilisation répétée ? Y avait-il urgence à sacrifier de nouveau à un tel rituel ? L'annonce du plan pauvreté, ou celle de la réforme de l'hôpital, qui relèvent bien de l'urgence, ont pourtant été repoussées sans ménagement à l'automne.