… pour produire ce que Jean-Claude Colliard, constitutionnaliste et ancien membre du Conseil constitutionnel, appelle l'« habillage démocratique » d'une décision prise d'en haut. Le pouvoir macroniste assume de plus en plus la verticalité, se revendiquant presque de la figure du roi, sinon de la figure napoléonienne. La question posée est donc de savoir comment faire pour couper, ou du moins distendre, le cordon entre l'Assemblée et l'Élysée. La réforme qui nous est proposée n'est pas une réforme d'émancipation de notre assemblée : elle vise à raccourcir la taille de la laisse entre l'Assemblée et l'Élysée, tout cela avec le consentement des parlementaires eux-mêmes, qui sont là pour accepter et valider leur soumission au pouvoir exécutif.
Je citerai donc une deuxième fois Montesquieu : « C'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser : il va jusqu'à ce qu'il trouve des limites ». C'est à nous de constituer ces limites.